13avr.2012
Illium - Dan Simmons
Ilium, c'est Troie. Troie, c'est la guerre chantée par Homère dans l'Iliade.
Mais le mont Olympe est situé sur Mars et les dieux qui l'habitent, conformes à l'imagerie antique, abusent des facilités quantiques en guise de pouvoirs surhumains. Quasiment immortels, ils se déplacent à travers le temps et l'espace. Leur spectacle favori, voire obsessionnel, demeure cette guerre qui se déroule sur Terre et dont aucun d'eux ne connaît l'issue.
Aucun sauf Zeus, évidemment.
Pour vérifier la conformité de la guerre réelle avec ce qu'en a conté Homère, les scholiastes, des érudits péchés à différents moments de l'histoire, sont dotés de pouvoirs secondaires non négligeables, ainsi celui d'emprunter l'identité d'un Grec ou d'un Troyen le temps de leur observation.
Hockenberry est l'un de ces scholiastes, ressuscité, extrait du xxe siècle et enrôlé contre son gré par Aphrodite en personne pour une mission secrète : faire triompher les Troyens, assassiner Athéné.
Pour leur part, les Moravecs, Intelligences Artificielles, qui vivent autour des planètes extérieures, commencent à s'inquiéter de la débauche de manipulations quantiques qui a pour source Mars. Elle menace le système solaire et peut-être l'univers tout entier. Ophu d'Io et Mahnmut sont envoyés y voir ce qu'il s'y passe. L'un ne jure que par Shakespeare, l'autre que par Proust.
Et sur Mars, de petits hommes verts érigent sans fin des statues géantes dans le style de celles de l'île de Pâques. Tandis que sur terre, les Derniers Hommes, au nombre exact de un million, jouent les sybarites décadents.
Comme Dune de Herbert ou du cycle d’Hyperion et d’Endymion du même auteur, ce pavé (590 pages) nous décrit un Space Opéra comme Simmons a su le faire dans Hypérion et Endymion.
J’ai tout de suite accroché au début du récit car l’histoire est centrée sur la guerre de Troie (je suis fan des histoires de cette époque) et est rattachée à une part de science fiction (avec les moravecs).
Toutes les parties du roman autour de ces 2 axes sont rythmés, plein de rebondissements et d’humour (surtout les moravecs où les dialogues valent la lecture avec les références à Proust et Shakespear - j’ai presque envie de lire les romans de ces deux auteurs).
L’axe qui se passe sur notre Terre dans le futur est plus lent et j’accroche beaucoup moins même si le haussement de rythme à la fin redresse le tout. Cette Terre où les humains ne vivent que de fête mais où 3 d’entre eux essaient d’en savoir plus. Ce qui m’a le plus bloqué sur cette partie du livre c’est la difficulté de comprendre ce qui se passe et ce qui s’est passé. La fin du roman n’aide pas du tout à la compréhension.
La structure du roman est classique : 3 histoires en parallèle, les paragraphes de chaque histoire s’enchaînent et s’arrêtent au bon moment pour continuer à tourner les pages.
Vu le nombre de personnages, la complexité des histoires et les nombreux détails obligent à faire une lecture calme et posée. Je me vois pas le lire debout dans une rame de métro.
Donc, à lire !!! Mais il faut s’accrocher.